Etude de cas d'une association qui a créé en vingt ans plus d'une vingtaine de projets toujours actifs dans différentes régions du Maroc.
L'émotion suscitée dans l'opinion publique par l'évacuation brutale, à coups de hache, de l'église Saint-Bernard d'une centaine de sans-papiers africains reste, dix ans après, un repère dans l'histoire de l'immigration. Elle marque le point culminant d'une lutte menée par des immigrés affichant leur situation irrégulière, au lieu de rester clandestins, se proclamant des "sans-papiers". Dans cet article, l'auteur, membre du Collège des médiateurs qui s'est créé pour négocier entre les sans-papiers et le pouvoir, livre ses impressions et son expérience personnelle.
L'affaire des 300 Africains qui ont occupé l'église Saint-Bernard de la Chapelle à Paris au cours de l'été 1996 a marqué un tournant dans l'histoire de ce genre de mouvement, ceux qui ont été à l'origine de cette action collective ayant été appelés le "premier collectif" des sans-papiers. Dans un premier temps l'auteur nous livre son expérience personnelle en tant que témoignage direct de cet événement, puis il analyse les témoignages de cinq personnes, toutes représentatives du premier collectif des sans-papiers : le leader des sans-papiers de Saint-Bernard, le président du collège des médiateurs, le porte-parole de la Coordination nationale des sans-papiers et ancien membre du mouvement, le curé de Saint-Bernard pendant l'occupation, un membre du conseil pastoral de la paroisse.; Un journal des événements qui commence le 18 mars 1996 et finit le 23 août de la même année clôt cette étude.
Loin des visions populistes et misérabilistes sur les exclus, l'ouvrage décrit de multiples formes de participation politique d'une population particulièrement défavorisée, celle des habitants du barrio mexicain de San Diego en Californie. En leur donnant la parole, l'auteur renverse les clichés sur leur supposée apathie politique et révèle la création de mécanismes et de stratégies de résistance, ou de formes de mobilisation politique inédites dans lesquelles les femmes occupent une place essentielle... (extrait de la quatrième de couverture).
Depuis la fin des années 90, la Cimade a développé en région parisienne un réseau de permanences d'accueil de sans-papiers et de demandeurs d'asile qui a pris une orientation essentiellement juridique. Cette expertise juridique a permis de dénoncer certaines pratiques illégales et les logiques de dissuasion à l'encontre des demandeurs d'asile, mais elle lui a également enseigné les limites du droit. L'auteur rend compte ici des procédures de l'OFPRA et de la Commission des recours des réfugiés en ce qui concerne les demandes d'asile en les confrontant au nombre de déboutés depuis la fin des années 90. Au cours des permanences de la Cimade, près de 300 personnes ont été aidées juridiquement dans leur demande de réexamen depuis l'année 2002, mais au-delà, le caractère collectif du traitement que l'administration semble réserver aux demandes de réexamen du dossier les a incité à répondre aux demandes d'assistance de manière groupée en organisant des réunions d'information à l'intention des déboutés du droit d'asile.
Dix ans après l'occupation de l'église Saint-Bernard, l'auteur dresse ici un bilan de cette dernière période du mouvement des sans-papiers. A son actif, l'auteur range quatre acquis majeurs : la lutte des sans-papiers a imposé un certain nombre de régularisations ; le mouvement a changé en profondeur l'image des sans-papiers dans l'opinion publique ; l'aspect économique du problème est de mieux en mieux pris en compte ; sur le plan de l'organisation, le principe de l'autonomie du mouvement des sans-papiers est maintenant universellement accepté. Toutefois, malgré tous ses efforts, le mouvement n'a pas réussi à ébranler les "consensus politicien" sur l'immigration.
Après avoir défini les actes violents dans le cadre protestataire, les auteurs s'interrogent sur le déclin ou la renaissance de cette violence. Puis après avoir identifié les groupes en fonction des revendications exprimées, ils analysent leurs recours respectif à la violence en fonction des configurations : manifestations autorisées ou pas, contexte d'affrontement, attitudes policières, etc.
L'intérêt de la sociologie et des sciences politiques pour le militantisme politique date des années 60-70. Les chercheurs spécialistes de cette question l'ont souvent abordée sous l'angle de l'action collective et du mouvement social. Au vu de l'usage de ces notions, l'auteur rappelle la définition de ces termes pour aboutir à celle du militantisme politique. Ces définitions étant rappelées, il spécifie les caractéristiques des jeunes d'origine maghrébine en France et précise les raisons de son choix de cette appellation. Dans un deuxième temps, l'auteur précise dans quel sens il utilisera le concept d'intégration et analyse les diverses fonctions sociales du militantisme pour ces jeunes en distinguant les fonctions de socialisation sociétaire et de socialisation communautaire.
Si l'on se penche sur l'histoire des militants de l'action sociale telle qu'elle s'est construite en France (Marseille) à partir des mouvements de jeunesse ou d'éducation populaire issus du catholicisme ou du socialisme laïc autour de la question de la résorption du bidonville puis de l'accueil des familles immigrées, on constate que le profil des éducateurs ou des animateurs de l'action culturelle repose sur des valeurs d'engagement politique qui permettent aux générations issues de l'immigration d'accomplir une mobilité sociale sans renoncer à l'action collective. Cette élite qui forme les classes moyennes des cités, à l'emploi souvent précaire et qui a choisi d'investir les dispositifs d'animation reste au service d'une classe ouvrière qu'elle côtoie et sa propre réussite est un élément de régulation des relations sociales.
Publication d'une thèse de sociologie politique qui interroge les raisons du passage à l'action collective de la frange la plus discriminée de l'immigration, celle des clandestins ou sans-papiers. Ces mouvements sociaux étudiés depuis 1972 - et spécialement en 1996 - reposent sur des pratiques de mobilisation comme la grève de la faim mais également sur des réseaux communautaires ou des réseaux sociaux portés par des militants politiques associatifs ou religieux. De ce point de vue, l'immigration clandestine en tant qu'objet d'investissement ou de revendication politique alors même qu'elle se situe à la frontière des droits ou de l'illégalité est une dimension sociale qui remet en question le cadre national de la France.
L'actualité politique en France se caractérise à la fois par une unification de la classe politique dans une perspective européenne et par l'émergence de porte-parole au sein d'une société civile en mouvement. L'ouvrage interroge, à la lumière de la Révolution française, le décalage permanent entre l'action gouvernamentale et le mouvement des sujets actifs dans la résistance civile. L'auteur met en exergue les ressources propres de sentiments, d'actions et de paroles des "sans" (sans-papiers...), véritables "sans-culottes" contemporains. En s'inspirant de certaines dynamiques propres à la Révolution française, il décrit les potentialités novatrices du lien entre acteurs, spectateurs et législateurs qui se déploie actuellement au sein des mouvements sociaux.
Cette étude sur les migrations sud-nord (Maghreb-Etats européens) propose une évaluation des politiques migratoires européennes et de leur influence sur le phénomène migratoire. Elle dresse un bilan des acquis concernant les politiques d'immigration, la prise de conscience des problèmes et les avancées du débat et actions à dimension humanitaire (prise en compte des droits de l'Homme, des libertés fondamentales, des diverses formes de pluralisme, etc). Une appréciation de l'état de la recherche sur des statistiques migratoires fiables conclut ce travail.
L'auteur étudie le retour des communistes français d'Algérie qui se sont parfois engagés aux côtés des Algériens, leur insertion à Marseille, et leur présence discrète, qui permet de mieux comprendre le sens général de l'exode des Français d'Algérie.
A travers l'observation d'une quinzaine d'associations créées dans les années 80 à Saint-Chamond, à Saint-Etienne, à Vénissieux et à Vaulx-en-Velin, les auteurs retracent l'histoire du mouvement beur dans la région lyonnaise et les transformations de l'action collective pour les droits civiques en des mobilisations au niveau local qui engagent d'abord la vie associative sur un territoire dans des logiques plus ou moins conflictuelles de partenariat municipal. Partagées entre l'urgence du social et une préférence pour le culturel, les associations des années 90 s'engagent moins dans la participation politique bien que le droit à la dignité reste un des éléments fondateurs de toutes les démarches associatives et de leur mémoire.